Généalogie vivante en Isère et pays du Guiers

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récits d'arbres généalogiques

De la cité marchande de Pont-de-Beauvoisin aux hameaux maraîchers des Charmilles à Aoste, Saint-Didier d'Aoste sur le Rhône à Saint-Genix-sur-Guiers tout proche, des places fortes de l'avant-pays savoyard aux maisons fortes de la Valdaine, notre généalogie frontalière enracinée entre Rhône et Guiers ne manque pas d'anecdotes qui furent la trame de la vie de nos lointains ancêtres et de nos nombreux collatéraux Dauphinois sujet de France ou savoyard sujet du Piémont-Sardaigne.


Main basse sur les cures, suite

Jacques Fisicat (ou Fizicat), docteur en médecine, veuf depuis peu, vient d'être ordonné prêtre. Il rentre à Aoste en Dauphiné, son village natal et lieu de sa pratique précédente de médecin…

Le mariage constellation familiale de la parentèle montrant la place de chacun Devenu prêtre, c'est tout naturellement que Messire Jean Guillet, son bon oncle, le prit avec lui. Et tout aussi naturellement la cure lui fut attribuée au décès de Jean Guillet, pour le plus grand bien de ses déjà florissantes affaires. Messire Fisicat a baptisé et marié nombre de nos ancêtres, leurs frères et sœurs, leurs neveux et nièces.

Notons que Jacques Fisicat sur-concentra encore ses biens ; il décida que ses deux filles devaient embrasser l'état de religieuses. Entrer dans un couvent à la mode était certes coûteux, mais cela n'impliquait pas de transmettre et de morceler, comme l'aurait exigé un mariage fécond.

Notre riche curé dota alors puissamment son fils Antoine, le seul de ses enfants à transmettre la vie et le patrimoine. Cet Antoine Fisicat, juriste à Lyon, prit une terre à Saint-Genis-Laval, le domaine de Beauregard, acheté en 1661 à Thomas Gadagne, un des plus célèbres banquiers italiens, les Gadagne famille de florentins installés à Lyon.

La branche de ce dernier ne reviendra jamais à Aoste, demeurant à Lyon puis dans le Forez. Notamment, Jean Baptiste Fizicat achètera en 1775 le château et le mandement de Rochebaron, à Bas-en-Basset. Ce mandement était alors considéré comme la seconde puissance du Forez, même si l'acte de vente précise les prémisses du futur état ruineux du château.

Ce même Jean Baptiste Fisicat sera exécuté à Lyon vendredi 13 décembre 1793, événement déstabilisateur pour cette famille, glas de son genius. Comme souvent constaté en psychogénéalogie, cette perte d'alliance avec la terre mère se traduira par l'éloignement physique, et quel éloignement, d'abord les Antilles coloniales dans l'Océan Atlantique, puis l'Océan Indien.

Fisicat à Batavia Devenant militaires-colons, on retrouve la première génération à Port-Louis en Guadeloupe et à Saint-Thomas des Indes Occidentales Danoises. Puis la seconde fait le grand saut vers Port-Louis dans l'Ile Maurice. Deux générations de Fisicat se dissolvent plus qu'elles ne s'y accoutument. Leurs courtes vies s'envolent sans bruit sur les ailes des moustiques à paludisme, des confins de Louisiane jusqu'à ceux de Java, à Djokdjakarta (Yogyakarta) ou à Weltevreden (Batavia).

Par les deux filles de Denis, le nom de Fisicat se résorbe en quenouille en celui d'Ockerse, à Batavia sur l'île de Java. Par son fils Ludovic, l'ultime expression du patronyme Fisicat (ou Fizicat) prend fin dans la moiteur torride de la Louisiane. Ainsi le fils de celui-là, dernier porteur du nom, descendant de Jacques Fisicat curé d'Aoste, décède en octobre 1878, âgé de 28 ans (New Orleans, Louisiana, USA).

Aujourd'hui le domaine de Beauregard est devenu le Parc communal de Beauregard à Saint-Genis-Laval. Aujourd'hui les restes de la place forte, l'ancien château de Rochebaron à Bas-en-Basset, sont restaurés depuis 1977 afin de mettre en valeur le patrimoine local. Aujourd'hui les patronymes de Fisicat et Fizicat sont éteints.

Petit retour en arrière, pour achever ce tour familial et généalogique des cures. La cousine germaine des deux Guillet, Jeanne Guillet épousa Jacques Vallin fils d'un riche Maître Boulanger d'Aoste. Leur fils, Jean Vallin, né en 1642 à Aoste, n'eut aucune peine à se faire attribuer la cure de Granieu, fort bien soutenu par tous ces gens en place, déjà confortablement installés dans le fromage. Et hop, par ici la bonne dîme !


Le tremblement de terre et les vaches

comète de 1618 Il ne s'agit pas d'une fable de Jean de La Fontaine. C'est simplement un petit commentaire de Pierre Bellot de Rosarges, prêtre curé d'Aoste (texte translittéré dans l'orthographe actuelle à partir du document aux archives de l'Isère).

Pour 1682. Le dix-neuvième de mai la terre a tremblé à Lyon, Vienne, Bugey, Savoie, et plusieurs en ce pays se sont aperçus de ce tremblement. Sur la fin dudit mois, les bœufs et vaches ont été atteints de maladie en Savoie et Bugey. Ce pays s'en est connu. Cela a fait grand bruit. Il n'en est pourtant pas mort aucun.

Moralité, les tremblements de terre stressent les bovins.


Taille royale et voyage du destin

Un clair matin, Nicolas Houillon, né le 30 mai 1738, quitta Rupt-sur-Moselle son pays natal, non avec femme et enfants, mais avec femme et père, pour venir habiter dans notre pays du Guiers cis-frontalier. En cette année 1770, l'administration des tailles royales (les impôts sur le revenu dont noblesse et clergé étaient exemptés) lui désignait un nouveau poste établi dans la région d'Aoste.

Au tournant du siècle des cafés ouvrent un peu partout Son épouse Jeanne Françoise Lombard, 30 ans, l'accompagnait. Son père, Pierre Houillon, veuf depuis le 24 janvier 1769, l'accompagnait aussi pour se changer les idées, ainsi que son petit frère Barthélemy, né le 27 juin 1750. Ce dernier voulait voir du pays.

Un voyage qui devait remodeler la famille de fond en en comble. Constatons tout d'abord que le 19 octobre 1770 Jeanne Françoise Lombard était inhumée dans le cimetière d'Aoste, laissant cinq enfants orphelins, demeurés à Rupt-sur-Moselle (le prêtre écrit, “originaire du diocèse de Besançon, femme de Nicolas Houillon lieutenant des fermes du roy originaire de Rupt diocèse de Toul”) ; elle était née le 26 février 1740 à Miellin. Il est amusant de constater que, sans ces indications du prêtre, nombreuses s'agissant de forains au statut élevé, elle passerait totalement inaperçue dans la masse considérable des Lombard dont Aoste est précisément un foyer isérois (un de ces chausse-trappes qui guettent le généalogiste) !

les répétitions de notre histoire familiale font resurgir les éléments qui influencent notre lignée En ces temps-là, vivait à Aoste en Dauphiné, village de Borgeron, encore célibataire, notre collatérale, Françoise Serraz-Boquais, fringante native du signe astrologique du bélier, née le 3 avril 1743, fille de Guillaume peigneur à chanvre et de Françoise Termet de Brégnier-Cordon. Constatons qu'un peu plus tard, le 12 janvier 1773, le prêtre curé d'Aoste mariait les deux susnommés, Barthélemy et Françoise en l'église paroissiale Saint-Clair. À cette occasion, on apprend que le père, Pierre Houillon, est décédé à Aoste dans le court intervalle de deux ans.

Et ainsi, quatre s'étaient mis en route. Deux étaient bien vite décédés loin de leur région natale. Un troisième se trouvait désormais marié à Aoste en Dauphiné. Voilà donc un voyage qui modela le destin d'une famille dans une bien courte durée.


Le fusil de Visoz-Vanier maître tisserand

Pont-de-Beauvoisin, foires de coquins. Aux marchés de Pont-de-Beauvoisin, on vend de tout. Au début de l'hiver 1686, à Pont-de-Beauvoisin, voici ce qui advint, du moins si l'on en croit le narrateur. « Maître Visoz, venez voir par ici, ce superbe fusil. Je vous le cède vingt livres tournois. Il appartenait à un voyageur toscan qui dut le céder pour se libérer d'une dette ». Notre maître tisserand d'Aoste apprécie l'arme à feu, marchande un peu et achète ce beau fusil.

Comme il se doit, on vendange avec un fusil. Le sieur Antoine Roche, marchand à Chimilin, de la lignée des Roche CSP+ et notaires Roche, en septembre 1686, était parti faire ses vendanges avec son fusil. Il craignait peut-être les représailles nées des guerres de religion. Mais voilà qu'un malin habile lui dérobe son fusil tandis qu'il tâtait les grappes.

Fusil à Aoste et Chimilin Mais, à quelques temps de là, il apprend l'histoire bancale que l'on colporte sur le nouveau fusil de Maître Jacques Visoz Vanier, maître tisserand en la paroisse Saint-Clair, au lieu d'Aoste-en-Dauphiné. Sapristi le pendard ! Le sieur Roche file à Leyssin, chez le juge du seigneur dudit mandement, pour réclamer une décision de présentation et de restitution de l'arme qu'on lui a ainsi dérobé.

Saisi, le notaire du mandement de Leyssin convoque et instruit. Jacques Visoz donne à entendre ses fariboles. Mais, il est bien conciliant. Lui qui a acheté ce fusil à un tel qui le tiendrait d'un tel, en substance à Claude Goy du lieu de Montrevel qui a déménagé entretemps… il ne demande pas mieux que rendre l'arme perdue par le sieur Roche et le dédommager des frais d'assignation. Ainsi prirent fin les pérégrinations de ce fusil à vendanger.


La présence d'esprit d'un assassiné, dieu merci !

À Saint-Didier d'Aoste sur le Rhône, il ne faut pas tourner le dos, même pour faire boire son cheval. Voici l'assassinat que nous conte, en l'an 1688, Messire Allemand, prêtre-curé.

Ce vingt-neuvième jour du mois d'avril année mil six cent huictante huit, Jean Taconnet reçut un coup ou deux dessus les reins d'un fusil, ou de deux, chargés à balles et dragées, dont il en est suivi la mort, proche de sa grange de coutille, venant d'abreuver son cheval.

Depuis le cimetière le village de nos sources et de nos racines Lequel pourtant reçut les sacrements et disposa de ses dernières volontés. Et même a légué cinquante livres à l'église pour faire prières pour son âme. Selon lesquelles a voulu être enterré dans l'église de Saint-Didier en la place de ses prédécesseurs, en foi de quoi j'ai signé, Allemand prêtre-curé.

Quelle présence d'esprit il a eu ce pauvre Jean Taconnet ! Dans la douleur extrême et l'agonie, au moment crucial (bien muni sur sa face du signe de la croix), il a pensé au dénuement de ce brave curé dîmier. De toutes ses forces évanescentes, il a pensé à son curé, à lui léguer quelques livres tournois pour dire les messes nécessaires, en l'église de Saint-Didier d'Aoste.

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