“ Généalogies ♠ Dauphiné ♠ Vivre-jadis ♠ PARENTÈLE ♠ Panorama ”
♠ Arbre généalogique
♠ Parentèle mariage
♠ Contrat de mariage
♠ Testament Trillat
♠ Mariage Huguet-Girerd
♠ BMS Saint-Didier d'Aoste
♠ Données généalogiques
♠ Listes éclair parenté
Nos aïeux du Bas-Dauphiné traitaient d'un contrat de mariage comme de tout acte foncier. Le contrat de mariage est le fruit d'une négociation. Devant le notaire Brunel, le notaire Girerd, le notaire Régis ou son confrère Chevallier, voilà le futur époux et le représentant de la future épouse. Celle-ci est assez souvent présente. Pour rédiger le contrat de mariage que nous présentons, Eynard Girerd est venu sans la principale intéressée, Gasparde Girerd.
Venu à cheval depuis La Bâtie-Montgascon jusqu'à Meudenin, le notaire royal et delphinal héréditaire Brunel s'en vient à Chimilin. Léonard Brunel, son fils, l'accompagne. Il apprend le métier de notaire, il est clerc chez son père. Le notaire royal arrive au village seigneurial de Leyssin, chez le laboureur aisé Angelin Huguet. Pour sceller la solennité d'une telle l'occasion, les témoins bas-nommés font partis des notables de Saint-Didier d'Aoste, de Saint-Genix-sur-Guiers et de Pont-de-Beauvoisin.
Mariage entre Louis, fils d'honnête Angelin Huguet de Leyssin, paroisse de Chimilin, d'une part, et Gasparde, fille d'honnête Eynard Girerd et d'Anne Yboud, ses père et mère, des Champagnies (Champagnes) paroisse d'Aouste (Aoste), le tout au diocèse de Belley.
Au nom de dieu soit, Amen. Sachant pour présent et avenir que ce jour d'hui second jour du mois de mars mil six cent soixante-deux (1662) après-midi, par-devant moi notaire royal delphinal soussigné, en la présence des témoins soussignés, se sont personnellement établis lesdits, Louis Huguet procédant de l'autorisation, avis et conseil dudit Angelin Huguet, son père ci-présent, et à ce l'autorisant d'une part.
Et ledit Eynard Girerd, faisant pour ce au nom de sa fille absente, pour laquelle il se fait fort, et promet de la faire ratifier quand requise sera, et ci-observant ce qu'a été ci-devant convenu entre Louis Huguet et ledit Eynard Girerd père, au nom susdit.
Louis Huguet et ledit Eynard Girerd père, au nom susdit, ont promis et juré que ledit Louis et ladite Gasparde Girerd se prendront et s'épouseront en uni et loyal mariage, dans les temps ordonnés du droit et à la première réquisition, selon les lois et les cérémonies de l'église catholique apostolique et romaine.
Affirmant et jurant n'avoir rien fait, et moins faire à l'avenir, chose qui puisse empêcher ou retarder l'accomplissement du présent mariage.
Pour en supporter les charges (du mariage), s'est personnellement établi ledit Eynard Girerd, de son bon gré pour lui et les siens, a donné et donne par donnant pur et simple, et en contrepartie(?) du présent mariage, à ladite Gasparde Girerd, sa fille, et audit Louis Huguet, pour dot de mariage, à savoir la somme de trois cent trente livres tournois et une génisse de trois ans de la valeur de quinze livres tournois.
Et avec ce, en fardel à la coutume du lieu, et selon leurs conditions, payable, à savoir la somme de deux cent vingt neuf livres 87 sols que ledit Eynard Girerd sera tenu payer, et acquitter ledit Angelin Huguet, envers Sieur Claude Gueyrand, qu'il lui doit (en réalité, qui lui doit). En rapportera acquis dans les fêtes de Pâques prochaines. Et le surplus, savoir ladite génisse, le lendemain de la célébration des noces. Ledit argent restant (soit environ 70 livres) à Noël prochain, et leur trossel (trousseau) ou fardel, huit jours après la célébration des noces.
Lesquelles constitutions sont faites pour tous les droits, noms et actions, que ladite épouse peut prétendre, de présent et à l'avenir, aux biens et héritages de ses père et mère, qu'elle sera tenue quitter (synonyme d'acquitter, donner quittance) de l'autorité de son futur époux. (Notons que cette lente distillation n'a rien d'étrange, c'est la norme de l'époque. Selon les coutumes du temps, d'énormes hérissons très piquants logeaient dans les bourses dauphinoises, empêchant d'atteindre les beaux sous luisants tombés au fond. Et peut-être Sieur Claude Gueyrand atermoiera-t-il jusqu'aux Pâques 1663 !)
En contrepartie? du futur mariage s'est personnellement établi Claude Bernard Ponchon, fils de feu Antoine Bernard Ponchon et de Françoise Penjon, ses père et mère.
A donné et donne, par donnant pur et simple et irrévocable fait entre vif et à cause de noces, audit Louis Huguet, son frère de mère (frère utérin). À savoir, tout et un chacun ses biens, droits, noms et actions, en quoi que le tout consiste et puisse consister, pour en jouir et user à la volonté, sans la réserve par lui fait, et accordé par ledit époux, de la somme de trois cent livres, y comprise la somme de cent huictante livres et une auge en bois de noyer, fermant à la clef, de la mesure de dix berchet de blé, contenu en la vente par ledit Claude Bernard, passée audit époux, reçue par moy notaire le vingt-huitième d'octobre dernier. Laquelle, si besoin, il ratifie pour ces présentes, afin qu'elle ait force et vigueur.
Et aussi dit et convenu, entre ledit Bernard et lesdits époux, qu'ils habiteront ensemble et vivront du même ménage. Ledit Ponchon (fera, etc. ) de son pouvoir en toute chose licite et honnête. Et, au fait (dans le cas où) qu'ils ne puissent vivre et habiter ensemblement (clauses…), ledit époux sera tenu lui payer ladite somme de trois cent livres, sans aucune (compensation) ni autre chose que ladite somme de trois cent livres.
Louis Huguet, laboureur de Leyssin, village de la paroisse de Chimilin, et son épouse Gasparde Girerd-Champagne, vivront heureux et auront onze enfants. Ils connaîtront quarante années de vie commune. À 64 ans s'éteindra Louis Huguet. Gasparde Girerd-Champagne lui survivra 14 années, retournant à la terre-mère dans sa soixante quatorzième année. Six de leurs enfants se marieront, dont deux aînées seront conduites à l'église de Chimilin par leur père, lors qu'elles convoleront en justes noces.
Albergement est un terme foncier et notarial d'emploi régional. En Dauphiné, albergement est la même chose qu'emphytéose ou bail emphytéotique.
Ces actes sont écrits avec très peu de ponctuation, et une orthographe à la fois ancienne et fluctuante “à la chescunes d'elles”, “nopces”, etc. Nous remodelons l'acte notarié, introduisons des respirations et des ponctuations dans ce contrat de mariage entre un gars de Chimilin et une fille d'Aoste en “Isère”. Nous adoptons une orthographe actuelle et animons le texte du contrat de mariage de nos ancêtres, en translittérant ce document notarié de Maître Jean Brunel, notaire royal et delphinal héréditaire, accompagné de l'impétrant Léonard Brunel fils.
Notre translittération n'est pas un simple relevé, mais un remodelage animé de l'acte notarié. À l'instar d'une traduction, cette translittération est une création spécifique : au terme de la loi, ce remodelage est notre propriété littéraire et artistique. Sa reproduction est interdite, merci d'en prendre bonne note.
Nous avons également produit les exemples, d'un mariage moderne dans notre famille, à Aoste-en-Isère, d'un contrat de mariage moderne extrait de notre généalogie. Le début du 18ème siècle nous offre ce mariage de nos deux ancêtres à Saint-Didier sur le Rhône.
Au 17ème siècle, parmi les très nombreux actes notariés que nous ont laissé nos déjà lointains parents et collatéraux, nous retenons le contrat de mariage à Bugnon d'Angelin Huguet ; ainsi que le testament très représentatif de notre ancêtre Trillat (ou Trilliat-Gaz) de Meudenin. Tous translittérés et animés, comme l'est cet acte notarié.
Mentions légales — © 2006-2024
Généalogie en Isère et pays du Guiers
Nous condamnons les actions insultantes contre les religions.
Lire “Paix civile...”
Avantages à utiliser
les moteurs de recherche QWANT® ou BING®